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vendredi 10 février 2012

Le 22 décembre 2011, faudra-t-il truffer le poème « Du néologisme » de néologismes ?... Trop évident… : : : adoncques : non.


Le 24 décembre 2011, à propos du poème « Du néologisme »… il faudra faire une allusion à l’importance de Rabelais, ce grand forginventeur de mots, agglutineur de grande imagination, maîtres ès néologismes, dont les moult lectures initièrent le poète à l’invention verbale. Le néologisme, voire l’hapax, est vital à la langue, une langue qui ne néologise est une langue mourante, quand bien faut-il échauffer l’entendement des puristes et des fixistes de la langue française (ils sont légion, jusques y compris la communauté des poètes). « Le néologisme [littéraire[1]] est plus motivé que le non-néologisme. C’est un cas de réduction de l’arbitraire du signe du fait d’une “surdétermination”. Or la surdétermination des mots qui le composent caractérise le discours littéraire : les rapports syntaxiques qui unissent ces mots entre eux sont repris par d’autres relations formelles et sémantiques, chaque phrase étant dérivée, déduite pour ainsi dire, d’une donnée initiale » (Michael Riffaterre « Poétique du néologisme ») Néologisme est bizarrrie ostentatoire, goût du salé dans le fadisme prescriptif, immotivation.


Le 25 décembre 2011, (une parenthèse concernant le titre : (le poète n’ayant pas encore pris sa décision, « Du travail »///« Du faire » (nouvellement trouvé)/// « Du Contre-Faire », fait aller et venir toutes sortes de propositions en son for intérieur en se disant qu’un eurêka surgira instantanément du flux d’auto-propositions, le poète ayant même songé à mêler papier et numérique, qu’il n’oppose pas, mais allie (l’alliance des contraires ?), pour ce qu’il estime les deux supports en dialogue, non point en opposition frontale, ayant songé, donc, à un sous-titre comme « blog-papier de réflexion & poèmes ».))


Le 26 décembre 2011, le poète poursuit à renfort d’incertitudes son titre définitif ; « Du travail » persiste, il ne peut le désinstaller ni le supprimer.


Le 2 janvier 2011, de quelle surdétermination est-il question, si ce n’est, dans le néologisme, tenter d’atteindre un haut sens de non-sens (apparent) ; autrement dit : le néologisme peut vouloir échapper à la détermination jugée trop simple, et porter au-delà de tout sens. Le néologisme comme surdétermination de l’humour ?



DU NÉOLOGISME

Si ce n’est faire le fou dans le génie sérieux de la langue, si ce n’est le désusage d’icelle par une bouffonesque grotesque en flots abracadabragan-tuesques , si ce n’est un emportement de gayeté et de bonne humeur, si ce n’est lui donner du mouvement sous la patte-gratte ou patte-clic, si ce n’est une entreprise d’innovation perpétuelle et nonpareille des énergies primaires, si ce n’est la désasujettir et déverbaliser et décomplémentariser pour mieux la re- ou ré-, si ce n’est augmenrichir les dictionnaires, si ce n’est la démaisouetdoncor-nicariser en la carnavalisant par lui donner corps du rire, si ce n’est la posséder afin qu’elle ne nous possède pas par celle qu’on ne parle pas mais qui nous parle, et, commencement, si ce n’être dans le vif du sujet —



[1] Michael Riffaterre distingue le néologisme littéraire du néologisme dans la langue : « Celui-ci est forgé pour exprimer un référent ou un signifié nouveau ; son emploi dépend donc d’un rapport entre mots et choses, bref de facteurs non linguistiques ; il est d’abord porteur d’une signification, et n’est pas nécessairement perçu comme forme insolite. Le néologisme littéraire, par contre, est toujours perçu comme une anomalie, et utilisé en raison de cette anomalie, parfois même indépendamment de son sens. Il ne peut pas ne pas attirer l’attention, parce qu’il est perçu en contraste avec son contexte, et que son emploi comme son effet dépendent de rapports qui se situent entièrement dans le langage. » (« Poétique du néologisme »)

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