Nombre total de pages vues

lundi 19 décembre 2011

Le 17 août 2011, ça n’est pas sans une POINTE d’auto-agacement que le poète découvre dans sa bibliothèque, et qu’il avait oublié, raison de l’auto-agacement, ce livre et titre de Stéphane Bouquet publié à Champ Vallon en 2011 : Dans l’année de cet âge (108 poèmes & les proses afférentes) : le livre est divisé en deux parties : la première contient les 108 poèmes, numérotés, et la seconde, le  journal des circonstances d’écriture des 108 poèmes, sous la forme de 108 prose numérotées. Dans un premier temps, le poète, avec ses « Blocs, & journal afférent », se sent à la fois : idiot, penaud, ré-auto-agacé, néantifié, désemparé, démuni, découragé, démissionnaire, copieur, inoriginal, aquoiboniste, futile, courroucé, interrogatif, questionné, relancé, combattif, et décide, écrire procède par bonds décisionnels, qu’il changera de titre, point barre ————————————————
Il lui faut, ores, réfléchir à un nouveau titre.
« 20 blocs, et leur journal de construction » ? : mauvais.


Le 6 septembre 2011, après quelque trois semaines presque d’éloignement et d’interruption, il faut reprendre le collier pour ne pas perdre le fil, en ce pendant que l’état brouillon du projet continue d’être publié sur le blog, poursuivant de cette manière la résidence e situ ; un nouveau titre n’a pas été trouvé. CQFT. Une prime recherche dans le Thésaurus ne provoque aucune étincelle à l’entrée « afférent », une deuxième recherche à l’entrée « appartenance » donne une piste, au mot « dépendant » ; « Blocs, & journal dépendant » ? Quoi laisse sceptique.


Le 9 septembre 2011, peut-être un titre allongé conviendrait-il ? : « Blocs, & journal de travail ayant été écrit… » ; le poète stoppe immédiatement son élan, tant l’idée lui apparaît comme plus que mauvaise. « Blocs, & journal d’accompagnement » ? Terne. Le poète, décidément un peu obtus, revient au titre allongé, et s’essaie à celui-ci : « Blocs, & journal de travail, & d’accompagnement, & complémentaire, & dépendant, &… » : : :  ce qui ne lui dit rien qui vaille ; cependant, le mot « dépendant » le conduit à « dépendances », qui est un mot pour lequel il n’est pas sans affection, par quoi il décide d’aller dans Le Grand Robert de la langue française lire de quoi il retourne, ce qui le mène, par la plus grande des sérendipités, dont il n’importe pas d’en décrire les détails, au mot « attenances », marqué « (vx) », « attenances » au sens de « dépendances contiguës » ; le mot retient immédiatement les faveurs du poète, qui l’adopte, non sans une pointe de satisfaction aiguë :


BLOCS, & JOURNAL D’ATTENANCE


Le 10 septembre 2011, cela étant, l’idée d’un sous-titre à rallonge et méta-discursif n’est pas écarté. Le poète va reprendre le rythme de réfléchir ; et devoir choisir la manière arbitraire par laquelle il décidera du poème à écrire parmi la liste des poèmes à écrire et qui n’ont pas encore été écrits :
- de la ponctuation
- de l’intensité
- des langues anciennes
- de la tension
- des blocs
- de la prose
- du coc-à-l’asne
- du cadratin
- de la complexité
- des nœuds
- de la citation
- des mots-outils
-des  marmonnements mammaires (remplacé à l’instant pas l’humour parce que ce semble un aspect important de son travail et contrairement à ce qu’on put en dire, du crypto-humour, certes, mais) de l’humour
- des livres
- de la langue
- de l’énergie
- de l’art rhétorique
- des néologismes
- du baroque et maniérisme
- du rythme

Ce qui consistera par un regard appuyé sur ladite liste et être à l’affut des réactions internes devant tel ou tel mot, ces réactions internes, qu’il ne serait point approximatif d’appeler stimuli ; interroger à la vitesse de la lumière l’intensité des stimuli devant les mots de la liste, en effet, plus le stimulus sera intense, plus favorable sera l’efforcement du plaisir, or, ce pensant et ce faisant, quelque chose remue plus distinctement à la proposition « de l’art rhétorique », parce que cela entre en résonnance avec une pensée de Du Marsais qui le tarabuste depuis quelques jours : « En effet, je suis persuadé qu’il se fait plus de Figures en un seul jour de marché à la Halle, qu’il ne s’en fait en plusieurs jours d’assemblées académiques. Ainsi, bien loin que les Figures s’éloignent du langage ordinaire des hommes, ce serait au contraire les façons de parler sans Figures qui s’en éloigneraient, s’il était possible de faire un discours où il n’y eut que des expressions non figurées. Ce sont encore les façons de parler recherchées, les Figures déplacées, et tirées de loin, qui s’écartent de la manière commune et simple de parler ; comme les parures affectées s’éloignent de la manière de s’habiller, qui est en usage parmi les honnêtes gens. » (Des tropes ou des différents sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Ouvrage utile pour l’intelligence des Auteurs, & qui peut servir d’introduction à la Rhétorique & à la Logique, 1730) ; propos qu’il met en comparaison avec ce qu’écrit Pierre Dupriez en introduction du Gradus, les procédés littéraires : « En réalité, les figures foisonnent, envahissent non seulement la littérature mais la langue […] Elles sont là dans tous les problèmes de communication langagière ou autre, publique ou intime ; elles font le joint entre l’inconscient enraciné dans le corps propre, dans le milieu familial et social, avec ses pulsions, ses intentions, ses souvenirs, et la phrase exprimée, structure de “ surface” située et concrète, geste visible, trace laissée. » Le poète cultive la conviction que le poème est un art du langage, est un art de convaincre au moyen de tous les procédés que possède le langage ou une langue, est un art de convaincre de la justesse de pensée incluse dans les poèmes, est un art de pensée émue, est un art ayant recours aux subtilité des langages.

1 commentaire:

  1. Procédé, figure (que je préfère au précédent): Moyens? La fin les justifierait-elle?
    Pour revenir à l'effet doppler suscité par le travail de Stéphane Bouquet, bigre! Quand bien même il s'agit d'un même fond ou sujet, la langue, elle, sera toute autre. Voilà maintenant que je ne sais plus qui du procédé ou de la langue est en premier! Re bigre!
    Françoise Biger

    RépondreSupprimer