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lundi 3 octobre 2011

Le 9 juin 2011, « d’où vous vient votre inspiration ? » : l’écrivain qui ne remet pas la question en cause, ne la fait pas se retourner sur elle-même, pourra être soupçonné d’un pacte avec les dieux, ou de participation passive au mythe de l’inspiration et de l’écrivain inspiré, et de participation à l’imposture qui fait bien trop florès et qui pis est, à cette sorte forfanterie baliverneuse ridiculement teintée d’hypocrisie du poète ordinaire-MAIS-inspiré-DONC-pas-si-ordinaire: le poète n’est pas un homme ordinaire ::::::: il aime le travail, il aime le verbe, il aime s’empoigner érotiquement avec la langue, aime faire bouger la langue dans la langue, langue contre langue pour faire langue avec, or, comme tout art l’exige, cela demande attention laborieuse de tout instant : il n’y a pas d’amour s’il n’y a travail sur la faiblesse d’être, celle-là qui fait tomber dans l’ordinaire mollesse et banalité. (Ne seront pas reproduites ci-après les pages du carnet par lesquelles le poète s’emporte contre le mythe de la page blanche et l’image de l’écrivain (car la notion d’inspiration a débordé de son cadre poétique), la tête dans les mains et en attente que tombent du ciel les mots qui s’enchaîneront comme par miracle et composeront le texte sous ses yeux émerveillés d’écrivain dépossédé, pages en lesquelles le poète préfère évoquer, quant est de lui, l’idée de panne mécanique dont il faut retrouver l’origine dans la machine interne…)

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