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mercredi 28 septembre 2011


DU RYTHME

La phrase met en rythme une force
Pierre Alféri

L’élan vital d’une voix-en-désir issue-née d’une somme de voix par accumulation d’affections qu’anonyment les superpositions stratifiques de tant de temps, et de par quoy s’ordonne à son vueil de voix sur-élevée au-dessus des airs du temps actuel afin qu’une béance énorme fasse phrase et pro voque et duise une langue à l’intérieur de sa langue, asçavoir une moi-voix, ça c’est du rythme ça —

samedi 24 septembre 2011

Le 30 mai 2011, le travail au poème et la recherche (trafiquer ; graphiquer ; recopier-coller ; verser le numérique dans la prose) libèrent la langue. Le loup est dans la langue.


Le 1er juin 2011, en ratutravaillant, le poème « Du rythme », enfin, est obtenu. Le poète peut néanmoins s’attendre à ce que lui soit faite la remarque innocente, sinon maladroite, sinon déplacée, sinon désobligeante, sinon vexante, sinon blessante, sinon malveillante, sinon définitive, assurément irritante, mais dont il contiendra les effets sur son humeur horacienne, or pas systématiquement, que la suivante remarque lui sera assénée : « je préfère votre prose de journal à vos poèmes en bloc, au moins, on vous comprend » !!!.……………

mardi 20 septembre 2011

Le 29 mai 2011, le poète subit un choc, dont il convient de relater la cause, tout en avertissant le lecteur de l’insignifiance sereine et jubilatoire de l’événement qui va occuper les quelques lignes qui viennent, mais dont on peut espérerr une heureuse conséquence quant à la continuité de son travail. En effet, invité au 29ème marché de la poésie de Paris comme lecteur français de quatre poètes slovènes, le poète, en un dimanche ensoleillé (on admettra le peu d’imagination mise en route pour l’exposition qui laisserait accroire que le poète est pourvu d’une faible imagination, or que, oui), après avoir avalé un casse-croûte près de l’église Saint-Germain observant des simili-pigeons monstrueux de laideur et une grosse dame en penailles et présentant la même caractéristique et assise sur un banc avec des jambes largement écartées qui laissaient apparaître un lieu que peu d’hommes ne durent visiter, et s’il en fut qui le firent, le poète se questionnant (guère longtemps) sur l’inconscience masculine dès lors qu’elle touche aux instincts primitifs de décharger un peu de foutre, le poète, arrivant sur le 29ème marché de la poésie se réveillant à peine, grâce à quoi les allées étaient encore heureusement désertes, et à peine arrivait-il, est hélé « …. !!!!!! », dont il reconnaît de suite la voix émettrice : Cécile Odartchenko l’appelle : car, regardez, enfin, le livre de Jean-Paul Klée est sorti ! (Bonheur d’Olivier Larizza) ((CE QUI EST UN BONHEUR)). Cécile Odartchenko lui tend et offre le livre publié à ses éditions (Les Vanneaux). Mais, il y a là, à côté d’elle, un homme, de belle allure, assez distinguée, qui respire l’inquiétude, dont l’inconfort d’être en ce lieu se manifeste par une raideur du corps, et, devant lui, est une pile de livres (qui doit largement contribuer à son inconfort), le poète tord un peu le cou et regarde ce qui est écrit sur la couverture du livre :



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Vous êtes Ivar Ch’Vavar ?, demandera-t-il au corps nerveux ; qui répondra affirmativement et timidement. (« Travail du poème »… « Rêverie au travail », troublante coïncidence, selon l’avis intérieur et immédiat et ému du poète, excitante et attrayante coïncidence ; y aurait-il camaraderie intellectuelle avec un poète qualifié par ailleurs d’ « horrible travailleur »[1] ?) Évidemment, est-il nécessaire de le souligner, car c’est ce dont il chaut au poète, que le livre qui provoqua un agréable séisme dont nul n’aura soupçonné l’ampleur pour ce qu’il lui importe de musser ses émotions en lieu public et de ne point les laisser musarder dans l’aire environnante, qu’il peut néanmoins exposer sans vergogne ni crainte du ridicule dans un ci-présent écrit dont on aura le droit de douter de la véracité des faits qui en sont le prétexte, qu’évidemment l’objet du choc, Travail du poème, est, généreusement offert par l’éditrice, sur la pile de livres gauche, les à-lire, et qu’il conviendra de vérifier et discuter à la lecture l’éventuelle camaraderie intellectuelle, sinon, d’en commenter le propos dans notre « rêverie au travail ». (Ainsi quel est le véritable sens de ce qui coordonne travail et poème ?)


[1] Au fronton de la revue Plein Chant 78-79, « Ivar Ch’Vavar, Un “Horrible Travailleur” »


mercredi 14 septembre 2011

Le 24 mai 2011, le poème « Du rythme » eût pu être une accumulation d’idées de poèmes à faire : ponctuation + intensité + langues anciennes + tension + blocs + prose + coq-à-l’âne + cadratin + complexité + nœuds + citation + mots-outils + marmonnements mammaires + livres + langue + énergie + rhétorique + néologisme + baroque-maniérisme ; et comme en atelier d’écriture, faire « Du rythme » un exercice de fabrication et de composition avec pour consigne d’imposer les 19 termes dans le poème ( : l’écriture du poème est un travail d’application de consignes personnelles élaborées par tout poète d’aujourd’hui au fil du temps et de sa réflexion sur sa façon, et que consciemment il établit et pose comme règles qu’il aime à caresser de la pensée travailleuse : ainsi, quelques mots au total de 19 eussent pu figurer comme pièces maîtresses et charnières du poème à fabriquer que le poète aurait modelé de ses yeux manuels). Mais il y renonce ; le poète travaille sans cesse ses renoncements.

vendredi 9 septembre 2011

Le 20 mai 2011, le poète ne peut nier qu’il éprouve quelques difficultés à écrire « Du rythme », pour la raison certaine qu’il n’est pas dans le rythme, qu’il manque d’énergie rythmique, d’allant volontaire, et ce, malgré de multiples lancements, de multiples angles d’attaque, de multiples essais, parce que faillance de réflexion sur le sujet maintenant : il faut aller quérir ce qui reste lointainement accumulé, s’inquiéter de l’ouverture qui donnera autant le là que le la : faire du rythme la voix de l’Être-là-à-venir en vaillante opposition à l’Être-disparaissant. Les starting-blocks (recomm. offic. blocs de départ) de la voix sont mal calés. Le rythme favargie l’être de langue. Se vouloir voix ; une voix de l’écrit, la voix fait l’Être (le reste, le socio-être, n’est que de la vie humaine) ( :::: être humain n’est rien) ( !!! Le poète, à cet instant, risque de s’attirer un certain nombre de foudres de guerre voire se voir objet de vindicte ou de sarcasmes ♫♪♫♪♫♪♫♪♫♪) (Cela lui chaut-il ?) « Le rythme est le mouvement de la voix dans l’écriture. Avec lui, on n’entend pas du son, mais du sujet » (Henri Meschonnic, La Rime et la Vie) Il est 10 : 17, à la droite de la main écrivant dans le carnet sont empilés Petits traités de Pascal Quignard, Être et Temps de Martin Heidegger et La Rime et la Vie de Henri Meschonnic ; le poème n’a pas été écrit ; mais tout n’aura pas été vain. (Les passages relus des ouvrages cités font frémir l’accumulation massive qui reconnaîtra quelque sujet à.) La navigation à laquelle le poète s’adonne pour distraire sa concentration rêveuse qui nécessite quelque détournement distractif régulier afin d’affûter ladite concentration rêveuse, la navigation mène au mot « ravauder » (dans le Trésor de la Langue Française en ligne, http://atilf.atilf.fr/tlf.htm) :

Empl. abs. Mettre à la suite des pièces de différentes origines. [Flers et Caillavet] ravaudent, ils calquent, ils déguisent (LÉAUTAUD, Théâtre M. Boissard, 1926, p. 68).
B. Vx. Fouiller, rechercher dans. Nous ravaudâmes les vingt-cinq collèges, les bibliothèques, les tableaux, le muséum, le Jardin des Plantes (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 251).

Et par de jouissives voies de conséquence, le verbe mène au substantif « Ravaudage » :

B. Au fig. Ouvrage fait de compilations diverses plus ou moins bien assemblées. Le récit de Rabelais, intitulé: Grandes et inestimables chroniques, n'est qu'un ravaudage de facéties traditionnelles et dès longtemps populaires (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p. 36).
REM. Ravauderie, subst. fém., rare. Bavardage futile, ouvrage fait de pièces et de morceaux. Mon ami, je suis l'incorrigible, celui qui vous chargera éternellement du mécontentement (...) qu'il a de lui-même, de toutes choses et quibusdam aliis. N'êtes-vous point excédé de ces ravauderies d'une humeur que rien n'apaise? (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1838, p. 355).

Défense de l’idée certaine tournant en ferme intention parce que conviction du plaisir à penser et agir ainsi le poème et sur le poème à fabriquer que : poèmes ravaudés : faits de morceaux épars plus ou moins bien assemblés, « sur quoi je vous dirai un grand secret, & puis l’autre c’est que vous ne trouverez point en ceci que truandage de folle doctrine qui n’apporte point à dîner. » (Beroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, in « Vidimus »)

vendredi 2 septembre 2011

Le 17 mai 2011, être insatisfait de soi-écrivant donne du souffle : l’énergie du désespoir (de ne jamais atteindre la sérénité) ; qui emporte ; qui s’auto-alimente ; qui se cultive ; et fortifie.


Le 18 mai 2011, écrire, aller chercher sa présence ; ne pas attendre passivement.


Le 19 mai 2011, écrire sous la dictée de XXXL, sous inspiration, dénonce ceux-là qui ont placé le cou SOUS le joug, ceux qui ont choisi de subir par fatigue d’avance, ceux qui se résignent. La rêverie concentrée sur la matière verbale relève d’une volonté de découverte, ce que le langage contient de richesses, et l’avancée volontaire est elle-même puisement dans le bel inconnu. Le travail créateur pose la pensée en avant, l’inspiration dénie la pensée ( : « on me pense » ?), néantifiée. (Ces notes sont brouillonnes, mais tentent d’organiser en Tout les fragments pensifs. L’HOMME PENSIF EST UN HOMME ACTIF…)